Vous avez sans doute déjà entendu parler des nanoparticules, car elles sont à la mode et car elles sont utilisées dans des domaines extrêmement variés – pneus, cosmétiques, panneaux photovoltaïques, vêtements, etc. Vous ne savez peut-être pas qu’elles se trouvent aussi dans nos assiettes. Y a-t-il des raisons de s’inquiéter?
Les nanoparticules (NP) ont au moins une de leurs dimensions inférieure à 100 nanomètres (nm). L’unité nanomètre est utilisée pour désigner une mesure de l’ordre du milliardième de mètre (10-9) – plus concrètement, un nanomètre est 30 000 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu.
Les NP entrent dans une variété d’aliments sous forme d’additifs pour améliorer la texture, la couleur, le goût ou la conservation. Elles sont utilisées aussi dans les emballages alimentaires, notamment les nanoparticules d’argent qui présentent un haut pouvoir antibactérien.
Depuis décembre 2015, la réglementation européenne exige que la mention «nano» apparaisse sur les produits alimentaires qui en recèlent. Mais il semble qu’à date aucun produit n’est étiqueté comme contenant des nanoparticules.
Et pourtant une enquête de l’association Agir pour l’environnement, publiée le 15 juin dernier, révèle que quatre produits assez populaires vendus dans les supermarchés français contiennent tous des nanoparticules. Trois échantillons (des biscuits chocolatés, des chewing-gums et une conserve de blanquette de veau) contiennent du dioxyde de titane (TiO2) et l’autre échantillon (un mélange d’épices) contient du dioxyde de silicium (SiO2). Le premier est utilisé pour blanchir les aliments et le deuxième est utilisé pour fixer l’humidité et empêcher l’agglomération des poudres.
Le problème est que la toxicité des nanoparticules pour la santé et pour l’environnement est encore très mal connue. Si d’un côté les dimensions lilliputiennes des NP leur confèrent des propriétés physiques, chimiques ou biologiques très appréciées, de l’autre côté elles pourraient leur permettre de pénétrer facilement dans notre organisme.
À date, les études in vivo chez l’animal sont peu nombreuses et parfois effectuées avec des méthodologies et des résultats controversés. De plus, les données humaines sont presqu’inexistantes. On ne peut donc pas encore conclure définitivement sur la toxicité ou l’innocuité des NP.
À l’heure actuelle, il n’existe encore aucune réglementation sur le sujet au Canada et aux États-Unis, mais certains groupes écologistes voudraient rendre au moins obligatoire l’étiquetage des NP comme en Europe.
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